Urubus, vous n'avez pas de criCri de chasse, cri d'amour, cri de peurUrubus, vous attendez qu'on meureMort de faim, mort d'amour, mort de peurCercles noirs cisaillants le ciel videSans espoirs, attentifs et avidesSans beauté, sans couleur et sans raceObstinés, nettoyeurs et voracesAnonymes citoyens solitairesCharognards, utiles, élémentairesVoyageur si tu plies, si tu tombesMéfie-toi de l^Òombre de ton ombreUrubus, vous n'avez pas de criCri de chasse, cri d'amour, cri de peurUrubus, vous attendez qu'on meureMort de faim, mort d'amour, mort de peurC'est ta vie qui ne tient qu'à un filSi tendu, si ténu, si fragileAngle droit du désert du Sertandamp;atilde;oSi stérile, si perdu, si brandamp;ucirc;lantLe soleil, mangeur d'hommes et de fousImmobile, efficace et tout rouxTrace encore quelques barreaux obliquesEntre toi et ta mort symétriqueUrubus, vous n'avez pas de criCri de chasse, cri d'amour, cri de peurUrubus, vous attendez qu'on meureMort de faim, mort d'amour, mort de peurLe silence est un cri qu'on étouffeEt la peur du sable dans ta boucheLa lumière un fusil dans les reinsLa fatigue un foyer qu'on éteintTous tes pas dans la poussière qui danseSont comptés par le temps qui avanceTu oublies et tu crois qu'il s'endortIl te suivra jusqu'à SalvadorTournez, UrubusQuand la lumière des villes s'obscurcit vers le néon fragile !Planez, UrubusAu-dessus des soumis comme une ombre portée sur la vie !Vivez, UrubusCachés dans vos buildings sans un cri, penchés sur vos plannings!Vivez, UrubusGlissez vos doigts d'acier dans nos démocraties avancées !Tournez, UrubusDonnez-nous un peu d'air et on vous laisse le phosphate et le fer!Tournez, UrubusQui contrandamp;ocirc;lez le temps, mines d'or, de platine, de diamants!Tuez, UrubusTout ce qui vous résiste, ce qui vit, qui respire, qui existe !Fouillez, UrubusAu fond de leurs entrailles, becs crochus, longs couteaux ettenailles !Cherchez, UrubusCe qui nous fait marcher, ce qui nous fait randamp;ecirc;ver, nousaimer !Planez, UrubusAu-dessus du linceul que déchire le poing d'un homme seul !Crevez, UrubusTombez comme des pierres sur la terre, le goudron en enfer !Personne UrubusNe viendra vous becqueterMandamp;ecirc;me pas les fourmis rouges affaméesUrubusLes aigles sont déchusInnombrables vous gardez les issues !